Pony-cars vs Muscle-cars
En résumé
c’est quoi la différence ?
Crédit photo : cadenvacek sur Pixabay
Vous ne savez pas comment les définir ?
Nous allons tenter de distinguer ces 2 catégories relativement proches, à tel point que même les passionnés et connaisseurs peuvent confondre.
Les passionnés de Mustang ont une affection particulière pour cette classe de voiture, la Pony-car, qui se veut élégante, stylée et surtout intemporelle. Au fil des décennies, le titre de la « mère » des Pony-cars lui est attribué.
Soyez rassuré, vous êtes loin d’être les seuls !
Dans l’histoire de l’automobile américaine, certaines ont attiré plus l’attention que d’autres chez les passionnés : les Pony-cars et les Muscle-cars. Son look glamour et sa finesse pour l’une et pour l’autre la testostérone et son côté bad boy.
C’est un sujet épineux qui est à la source de bon nombre d'interrogations et de divergences. Beaucoup d’indulgence et d’humilité seront nécessaires pour aborder ce sujet. Ce n'est pas une science exacte !
Les publications que l’on trouve sur les sites internet n’aident pas toujours à la bonne définition des 2 termes. Elles ont parfois l’effet inverse et ajoutent de la confusion. A travers cet article, se voulant simple et pragmatique, essayons d'éclaircir et distinguer ces 2 catégories de voitures américaines.
En premier lieu, les deux concepts ont un point commun : on entre dans le monde des voitures US, avec ses codes, son vocabulaire, ses caractéristiques, son histoire. Une « success story » pour les deux !
En principe, il convient généralement de dire qu’une voiture de marque américaine à propulsion, avec un moteur V8 vrombissant, fait penser rapidement à une Muscle-car. En êtes-vous sûr ? Justement, ce n’est pas aussi évident que ça. Nous verrons qu’une Pony-car présente des caractéristiques similaires.
On peut définir la Pony-car comme une voiture compacte, populaire et propulsée par un moteur six cylindres en ligne ou un V8 small-block.
Un Muscle-car va principalement se distinguer avec un V8 big-block affichant une puissance supérieure et un couple plus important.
La Pony-car
Ce terme devenu générique ne l’a pas été au départ du concept (cf l’article Fish car or Pony car ?) .
Elle a été découverte par le public américain au début des années 60. Ford a imaginé une voiture pour répondre à l’attente des américains qui rêvaient d'une voiture plus petite, avec du style, une allure sportive et un prix contenu. Modèle destiné aux jeunes et aux « secrétaires », elle séduira un public bien plus large.
Le terme Pony est la traduction littérale de poney.
Le « cheval » Mustang est en réalité un poney de part son gabarit plus petit..
Si la Mustang est le plus gros succès commercial dans la catégorie des Pony-cars, il paraît sage de souligner que les premières voitures compactes étaient proposées entre 1960 et 1963. Les Chevrolet Corvair, AMC Rambler ou encore la Ford Falcon ont précédé la Mustang. Côté motorisation, peu de V8 en option.
Chevrolet Corvair 900 Monza 1963
Crédit photo : commons.wikimedia.org by Greg Gjerdingen - CC BY-SA 2.0
AMC Rambler 1963
Crédit photo : commons.wikimedia.org by Greg Gjerdingen - CC BY 2.0
Ford Falcon Sprint Hardtop 1963
Crédit photo : commons.wikimedia.org by Sicnag - CC BY 2.0
Il y en a une qui mérite d’être mise en lumière, c’est la Plymouth Barracuda, produit par Plymouth du groupe Chrysler. Sortie le 1er avril 1964, soit 16 jours avant la Mustang (17 avril 1964), la Barracuda passe rapidement dans l’ombre, éclipsée par le Pony sauvage.
Elle ne connaîtra jamais le succès.
Elle aura la seule reconnaissance à partir de 1970 d’être équipé de moteurs très performants.
La popularité des Pony-cars naît donc avec les Ford Mustang et la Plymouth Barracuda.
Crédit photo : Plymouth Barracuda 1964 - commons.wikimedia.org by MercurySable99 - CC BY-SA 4.0
D'autres voitures se sont invitées à cette fête :
Chevrolet Camaro 1967
Crédit photo : commons.wikimedia.org by Joe deSousa - CC0
Pontiac Firebird 1968
Crédit photo : commons.wikimedia.org by AlfvanBeem - CC0
AMC Javelin 1968
Crédit photo : commons.wikimedia.org by Sicnag - CC BY 2.0
Dodge Challenger 1970
La Mustang est la seule à avoir traversé les âges !
Toutes ses principales concurrentes comme :
l’AMC Javelin (1968-1974),
la Dodge Challenger (70-74, 77-83, depuis 2008),
la Pontiac Firebird (1967-2002)
ou la Camaro (1967-2002 et 2010-2024)
n’ont pas résisté ou su s’adapter.
En résumé, une Pony-car, c’est une voiture compacte à l’allure d’une sportive,
personnalisable à un tarif raisonnable
Si nous souhaitons résumer les principales caractéristiques d’une Pony-car, nous pouvons retenir celles-ci :
Conception monocoque, carrosserie compacte, avec un empattement de moins de 110 pouces (moins de 280 cm) ;
Style sportif, 2 portes, un long capot et un coffre court ;
Conçue à partir d’éléments de grandes séries ;
Tarifs abordables : à partir de 2400 $ ;
Un catalogue d’options riche pour composer une voiture à son goût : du plus simple modèle en 6 cylindres au modèle plus sportif et exclusif en V8 ;
Une cible de jeunes conducteurs principalement visée ;
Des motorisations small-block de moins de 300 cv allant du six cylindres au V8 ;
Habitacle confortable pouvant transporter 4 personnes.
La Muscle-car
Déjà, existe-t-il une définition de cette catégorie ? A priori, il n’y aurait pas de texte décrivant précisément et officiellement la Muscle-car.
Quel modèle revendique la paternité de la première véritable muscle car américaine ?
Le titre de la première Muscle-car reviendrait à l’Oldsmobile Rocket 88 de General Motors, commercialisée en 1949. Sans le savoir à l’époque, ce mouvement fut lancé. Chrysler a suivi le mouvement en 1951 avec la Saratoga et la Lincoln Capri lui a emboîté.
La Rocket 88 remporta 8 des 10 courses de Nascar en 1950. La Lincoln a trusté les 4 premières places en 1952 et 1953 dans la très exigeante Pan American en catégorie Stock car.
C’est à partir de cette époque que les constructeurs se sont lancés dans la conception de modèles aux performances plus affutés. Dans les années 50, aux USA, ces voitures étaient de véritables reines de la route.
Hasard du calendrier, la « première » Muscle Car défini comme tel sort au millésime 1964. Le 3 septembre 1963, Pontiac propose un package optionnel nommé GTO sur sa Le Mans. Le moteur de 389 CI (6,4l) logé sous le capot crachait ses 325 ch avec un carburateur quadruple corps et pouvait étoffer sa cavalerie avec le Tri Power (3 carburateurs double corps) à 348 ch.
Étrange coïncidence d’agenda, Pony-car et Muscle-car se retrouvent sur le plot de départ la même année millésime.
C’est le point de départ d’une histoire parallèle entre la Pony-car et la Muscle-car mais au destin mêlé, pas facile de s’y retrouver !
Les 2 catégories présentent des carrosseries de coupé à 2 portes. Toutefois un point rallie tout le monde, un Muscle-car se doit d’avoir un moteur V8 big-block sous le capot. Et un Big-Block c’est 400 CI au minimum pour boxer dans cette catégorie …
Mais alors ma GTO de 64 c’est vraiment un Muscle Car avec ses 389 CI ?
La réponse est oui parce ce moteur passe à … 400 CI à partir de 67. Mais c’est une autre histoire, celle des Small-Blocks et des Big-Blocks …
Crédit photo : Pontiac GTO 1967 - commons.wikimedia.org by Alexander Migl - CC BY-SA 4.0
En cette décennie des sixties, toute l'Amérique est tournée vers la puissance, les plus gros camions, le plus gros porte avion, le plus gros avion de transport et les voitures les plus puissantes avec les plus gros moteurs.
En revanche, si la puissance de ces Muscle-cars dépasse souvent les 400 ch, le poids sur l’avant et le couple monstrueux de leur moteur aux cylindrées gargantuesques ne favorisent pas la maniabilité. Autant dire qu’il est préférable de les aligner sur une piste de drag plutôt que sur un circuit.
1967 – 1970, c’est la guerre mon colonel (dixit une célèbre marionnette). C’est une guerre commerciale et de compétition qui se joue. Trans Am et Nascar sont le théâtre d’empoignades mémorables. « Win on Sunday, Sell on Monday » n’a jamais été aussi vrai.
Ce fut la naissance de modèles spéciaux et de dénominations toutes plus percutantes les unes que les autres :
Boss - Cyclone - Daytona - Eliminator - HellCat - GSX - GT - GTS - GTO - High Output - Mach 1 - Roadrunner - SuperBird - SuperDuty - SuperSport - The Judge - ZL1 - Z28
Album de Muscle-cars
Découvrez une liste non exhaustive de Muscle-Cars qui ont marqué leur l’époque
Plymouth Roadrunner 1971 - Crédit photo : commons.wikimedia.org by Greg Gjerdingen - CC BY 2.0
Plymouth Superbird 1970 - Crédit photo : commons.wikimedia by Sicnag - CC BY 2.0
Les Shelby, Cobra et Boss
Et à propos, notre Mustang préférée, est-elle restée une Pony-car ?
A partir de 1967, la course à l’armement chez tous les constructeurs commence. La Mustang n’échappe pas à la règle.
Elle entre de plein pied dans la catégorie des Muscle-cars avec une pléiade de modèles :
Ford Mustang Shelby GT 500 1967 - Crédit photo : commons.wikimedia by Alexander Migl - CC BY-SA 4.0
Ford Mustang Shelby GT 500 KR Fastback 1968 - Crédit photo : commons.wikimedia by Granada Turnier - CC BY 2.0
Ford Mustang Shelby GT 390 Sportsroof 1969 - Crédit photo : commons.wikimedia by Sicnag - CC BY 2.0
Début du déclin
Les années 70 seront à la fois l’apogée et le déclin des Muscle-cars. 1971 sera la dernière année des moteurs à haute performance.
L’entrée en vigueur en 1972 du carburant « regular » comme seul carburant afin d’abreuver toutes les voitures vendues aux US sonne l’alarme. Les assureurs taxent ces monstres dévoreurs de bitumes et fossoyeurs de la jeunesse.
Exit les Cobra Jet, fini les Boss, tous ces moteurs qui carburaient au « premium » sont passés de vie à trépas.
En 1973 deuxième acte, la crise du pétrole enterre définitivement ces moteurs au vorace appétit.
Quelques constructeurs font encore illusion pendant quelques temps avec des moteurs au rendement calamiteux.
1975, dernier acte, les deniers Big-Blocks restant ont été terrassé par les normes anti-pollution (déjà !).
Illustrons ces lignes avec quelques exemples de 1970 à 1975
AMC Javelin SST 401 1972 - Crédit photo : commons.wikimedia by CZmarlin - CC0
Dodge Challenger RT 440 1971 - Crédit photo : commons.wikimedia by Sicnag - CC BY 2.0
Buick GS 455 Coupe 1970 - Crédit photo : commons.wikimedia by Sicnag - CC BY 2.0
Chevrolet Camaro SS 396 1969 - Crédit photo : commons.wikimedia by Sicnag - CC BY 2.0
Oldsmobile Cutlass 442 1970 - Crédit photo : commons.wikimedia by Sicnag - CC BY 2.0
Plymouth Cuda 440 1970 - Crédit photo : commons.wikimedia by Sicnag - CC BY 2.0
Pontiac Firebird Trans Am 400 1975 - Crédit photo : commons.wikimedia by Sicnag - CC BY 2.0
Pontiac GTO 1971 - Crédit photo : commons.wikimedia by Jeremy from Sydney - CC BY 2.0
Conclusion
Si les Pony-cars se limitent à 110 pouces (2,54 m) d'empattement, les Muscle-cars n’ont pas de limite.
Voici le paradoxe, Pony-car et Muscle-car ont une double vie ! Si un Pony car peut devenir un Muscle-Car l’inverse n’est pas vrai.
Mais un Muscle car peut recevoir parfois un placide 6 cylindres comme les Pony car, pas si simple de faire la part des choses.
Pony-car vs Muscle-car, la frontière étant relativement mince, il est difficile de réellement les séparer.
Toutefois, les Pony-cars dopés aux anabolisants sont plus performantes car elles embarquent moins de poids avec une puissance équivalente.
En conclusion, Pony Car ou Muscle car, ces bolides américains nous font rêver.
L’attachement des V8 des américains et des américanophiles que nous sommes ne se dément pas.
Mais au final, et si la meilleure Muscle-car était … une Pony-car ?
Rédacteurs : Jef Mustang & Patrick Pinte - MCF